Sami Laaroussi (ancien avant-centre de l’EST) : «Rien ne vaut le travail»

«Il faut se rendre à l’évidence : l’avant-centre est une race en voie de disparition chez nous. Même Yassine Khénissi et Firas Chaouat ne sont pas deux avant-centres complets. Ces deux attaquants ont, certes, des qualités, mais leur formation est incomplète non pas au niveau des jeunes, mais en rapport avec leur travail au quotidien chez les seniors. Chaouat manque de technicité au dribble un contre un, alors que Khénissi a du mal à faire un bon contrôle, balle au pied.

Ce qui manque dans notre football, notamment au niveau des grands clubs, c’est l’existence d’entraîneurs spécifiques au sein des staffs techniques des équipes premières. Les défaillances que j’ai citées au niveau du jeu de Khénissi et de Chaouat auraient pu être soignées si au niveau des staffs techniques de l’EST et du CSS il y a des entraîneurs qui s’occupent spécialement des attaquants, des avants-centres en particulier. Garder la tête haute pour avoir une vision claire du terrain afin de faire une lecture instantanée du jeu tout en ayant la balle au pied, le contrôle extérieur, intérieur, orienté ou avec la poitrine : autant de techniques qu’on soigne et qu’on travaille aux entraînements non pas dans les catégories jeunes, mais chez les seniors sous la houlette d’entraîneurs au sein du staff technique dont le travail consiste à s’occuper des attaquants en corrigeant leur jeu à partir des erreurs commises au cours des matches.

Au fait, chez le footballeur, l’attaquant en particulier, il y a des réflexes innés et c’est exceptionnel ou presque. L’exemple le plus frappant est celui de Lionel Messi qui agit à la seconde près. Comme les espaces manquent terriblement dans nos quartiers où il n’y a plus de vastes espaces pour jouer, les réflexes innés manquent terriblement à nos footballeurs. Une seule solution s’offre à eux : acquérir des automatismes et, pour y arriver, rien ne vaut le travail spécifique aux entraînements. A l’Espérance de Tunis quand j’étais joueur, j’effectuais des séances d’entraînement spécifiques après les entraînements collectifs. Je réquisitionnais le troisième gardien pour des exercices de tir devant la cage. Par la suite, Radhi Jaidi et Khaled Badra y ont pris goût et travaillaient eux aussi avec moi lors de séances de travail spécifique ».

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